Ce blog est totalement laissé à
l'abandon, il y a en plus plein de photos qui ne sont pas visibles,
classe quoi. Mais que fait la personne qui le tient bon diou ? … Ah
merde c'est moi. Quoi? Pour que les posts de ce blog soient en ligne,
il faut que je les écrive en plus ? Que j'utilise mes petits doigts,
les faire bouger sur les touches pour que ça marche ???! Rolala,
faut faire des efforts!! Nan mais qu'est-ce qu'il faut pas inventer
...
Bon en fait, c'est juste que je n'ai
pas eu trop le temps et aussi la flemme d'écrire. Et puis je m'étais
jurée que le prochain article serait sur la famille Salimpour, sauf
que j'ai du mal à l'écrire et j'ai tellement peur de dire des
conneries que … je n'ai rien fait ! Aaaaaah, quand la peur de faire
mal me pousse à ne rien faire du tout. Pratique pour progresser
n'est-ce pas !
Alors je voulais vous faire part d'une
de mes grandes réflexions. Elle concerne cette peur de faire mal les
choses et des barrières pourries que l'on place nous-même en
travers de notre propre chemin.
Voilà,
Il n'y a pas très longtemps, j'ai revu
des vidéos de quand j'étais petite et c'est marrant parce que je
n'arrêtais pas de gesticuler, comme si mes membres avait leur
volonté propre et que je les laissais vivre leur vie. Les gens qui
me connaissent savent que je parle beaucoup avec les mains. Et ben
quand j'étais petite c'était piiiiiirrrrree. J'ai commencé la
danse à 3 ans et demi je crois, et je me souviens d'une des chorés
de mon premier spectacle, sur la musique des Bisounours, que j'avais
dansé dans mon pyjama préféré et avec mon nounours. Il y avait
tout les gens du village qui nous regardaient mais je m'en foutais
car je dansais avec mon Gros Pépère et c'était trop bien. Je pense
que j'avais un trop plein d'énergie qui pouvait se canaliser dans la
danse et j'ai toujours adoré danser.
Quand j'étais petite, je créais des
petites chorés pour les anniversaires de mes parents et autres fêtes
familiales (les pauvres, ça durait des plombes parfois!) et je
désespérais mes frangins car ils étaient obligés de venir voir
mes pestacles de fin d'année. Je pense que mes danses devaient être
assez conceptuelles, je ne sais pas à quoi ça ressemblait mais
mieux vaut peut-être pas que je m'en rappelle !
Le fait est que j'ai toujours ressenti
le besoin de m'exprimer que ce soit par la danse, le dessin, le
théâtre, l'écriture et autres … J'ai toujours eu plein
d'histoires tournant dans ma tête (et oui, nous sommes un peu trop
nombreux sous mon crâne parfois) et j'ai toujours eu besoin de les
en faire sortir pour ne pas péter un câble.
Mais voilà, en grandissant je me suis
sentie de plus en plus bloquée pour m'exprimer, en particulier pour
la danse car je pensais que je ne connaissais pas assez de pas pour
avoir le droit de faire des chorés. Petit à petit, je me suis donc
mise des barrières alors que quelques années auparavant, je m'en
foutais, je dansais tout simplement. J'étais en plus persuadée que
ma prof ne m'aimais pas et j'ai donc passé plusieurs années à
croire que je devenais de plus en plus nulle en danse.
Les années ont passé, j'ai changé de
prof, j'ai repris la danse classique, j'ai testé la danse médiévale
et le hip hop. J'ai essayé de créer des choses à nouveau mais sans
arriver à me convaincre que j'avais le niveau pour le faire.
Lorsque j'ai commencé à découvrir
l'American Tribal Fusion, j'étais à la fois intriguée par cette
forme de danse et à la fois je n'osais pas tenter l'expérience
parce que … je ne me trouvais pas assez jolie pour le
faire........... l'excuse toute pourrie.
C'est donc au bout de 3 ans que je me
suis enfin motivée à me lancer en allant au Tribal Umrah à Rennes.
Là, toutes les réticences que j'avais ont volé en éclat car je me
suis rendue compte que la communauté tribale est extraordinaire et
je m'y suis tout de suite sentie chez moi. Et surtout, je me suis
rendue compte à quel point les « danses tribales »
étaient parfaites pour moi, en particulier l'American Tribal Fusion
qui donnait une grande liberté d'expression. J'étais donc certaine
que c'était la danse qui m'aiderait à m'exprimer de nouveau.
Je me suis donc lancée à fond dans
les cours d'ATS et d'ATF, j'ai acheté des DVDs, je dansais presque
tout les jours parce que j'étais tombée amoureuse de ces danses! Je
me suis assez vite rendue compte que je pouvais créer des
chorégraphies et c'était comme si j'avais retenue ma créativité
tellement longtemps qu'elle voulait s'échapper d'un seul coup.
J'étais donc très impatiente de pouvoir en faire quelque chose.
Mais bien sûr, je me suis très vite remis des barrières et j'étais
surtout hyper stressée par rapport à ma danse.
Ma plus grande difficulté a été
d'accepter d'être débutante dans une nouvelle discipline. En effet,
je n'arrêtais pas de me dire « punaise ça fait tellement
longtemps que je fais de la danse, si je ne suis pas capable
d'apprendre vite une nouvelle danse c'est vraiment que je suis trop
nulle et que toutes les années précédentes n'ont servies à
rien ». Et puis quand j'osais me dire « bon, j'apprends
vite quand même, mes années de danses me permettent quand même
bien de mémoriser ce nouveau pas », je m'auto-critiquais tout
de suite d'égocentrique et je me focalisais sur ce que je n'arrivais
pas à faire pour bien me montrer que je n'étais pas aussi forte que
je le croyais. Mais surtout je me disais que tant que ma technique
n'étais pas parfaite, je n'avais tout simplement pas le droit de
créer.
J'avais donc à la fois affaire un
enthousiasme débordant qui se percutait de plein fouet aux
difficultés techniques. Car oui, il a fallu que j'apprenne à
solliciter des muscles que je n'avais jamais vraiment fait
travailler, même si j'avais déjà appris le concept des isolations
par les autres danses. Je me suis donc énormément mise la pression
lorsque je dansais chez moi et je posais des questions débiles
autour de moi du genre « Et vous les autres danseuses trop
fortes, vous vous entraînez combien de temps par jour, pour
progresser hyper méga viiiitte ? » « A partir de quel
moment on a le droit de dire qu'on est danseuse? » « C'est
quoi le secret à savoir pour apprendre rapidement? »
« Quand est-ce qu'on a le droit de créer ??? ».
Je pense aussi que j'avais énormément
peur du regard des autres. Quand je dansais chez moi j'entendais
limite les voix de spectateurs imaginaires «Nan mais regardes, t'as
vu celle-là? Non seulement elle a une technique de merde mais en
plus elle ose créer une chorégraphie c'est n'importe quoi ! C'est
trop nul, elle devrait mieux laisser la place aux vraies danseuses au
lieu de s'y croire! » (Je vous avais dis qu'on était beaucoup
dans ma tête!) La danse est quelque chose de tellement
personnel, que j'avais peur qu'on me lynche sur ce que je faisais et
d'être énormément blessée par ça.
Mais voilà, au bout d'un moment j'ai
décidé de ne plus me laisser faire et d'enlever petit à petit ces
barrières qui m'empêchent de faire ce que je veux faire. Il a
d'abord fallu que j'accepte que l'apprentissage d'une nouvelle danse
peut prendre du temps tout simplement. Parce qu'il faut que notre
corps s'habitue au nouveaux mouvements, que les muscles se renforcent
petit à petit, qu'il faut les intégrer à notre mémoire corporelle
et que ça ne se fait pas en une semaine. Mais surtout que la
« perfection » technique ça n'existe pas, chaque grande
danseuse a eu ses propres difficultés pour apprendre. La patience et
la pratique sont des éléments clés dans l'apprentissage. Je ne
penses pas que le but principal est de devenir la meilleure danseuse
du monde, de toute façon, il y aura toujours énormément de
danseuses plus douées. Mais surtout il faut garder à l'esprit que
la danse est un moyen d'expression et que l'on n'est pas obligé
d'être méga doué pour avoir le droit de s'exprimer.
Quand j'étais petite je dansais devant
des gens et pourtant je n'avais pas la technique parfaite vu que
j'étais petite et en plein apprentissage. Et cela ne me gênait pas.
Alors pourquoi une fois adulte ça changerait?
Je me suis aussi rendue compte que chez
moi, les seuls spectateurs sont mon chat, mon lapin et parfois mon
chéri (mais il s'en fout un peu à vrai dire). Je peux donc danser
en total free style comme je le veux, il n'y a que moi qui sait ce
que je suis en train de faire, je suis donc totalement liiiiiiiiiibre
! Je peux me tromper en faisant un exercice, personne ne me voit ni
ne me juge parce que je n'y arrive pas, vu qu'il y a personne d'autre
que moi.
Et puis j'ai osé me lancer, j'ai
construit des chorégraphies et surtout, je les ai montrées. Ma
première choré était un trio avec des copines, et je me suis
rendue compte à quel point c'était chouette de créer à plusieurs.
Et surtout, une fois dansée devant des gens, personne n'a été
méchant avec nous. On ne nous a pas jeté d'objets pendant la
prestation ni tabassées à la sorties sous prétexte qu'on était
trop nulles et qu'on n'avait pas le droit de créer. Au contraire, on
a eu le droit à un super soutien de la part de nos profs et de nos
camarades de cours. Et je me suis donc rendue compte que notre pire
ennemi est souvent nous-même.
Maintenant j'ose donc me lancer dans
l'aventure, je m'entraîne parce que j'aime cette danse, non plus
parce que je dois absolument progresser vite pour me sentir légitime.
Je créée mes chorégraphies au fur et à mesure de mes idées,
certaines aboutissant, d'autres pas. Je ne me suis pas encore faite
descendre parce que ma chorée était nulle à chier, les critiques
envers mon travail ont toujours été constructive. Parce que les
autres danseuses ne sont pas des harpies prêtes à détruire le
travail des autres, parce que j'ai la chance de faire partie d'une
communauté de danseuse très soudée et fort sympathique.
Après, je sais que ce n'est pas non
plus le monde des bisounours mais je garde en tête ce que m'ont dit
mes profs et certaines danseuses. En particulier Sharon Kihara avec qui j'ai eu la chance de discuter et qui m'a transmis ce très sage conseil « Just fuck off ».
Alors, voici mon message à celles et
ceux qui sont dans la même situation que moi : cool Raoul ! Prenez
le temps d'apprendre, c'est parfois frustrant mais le plus important
c'est de se faire plaisir en dansant. Faites taire la ptite voix
sournoise qui vous dit « Roh, mais t'es trop nul(le), arrête
ça sert à rien ». Mettez lui un joli poing dans la figure et
continuer à danser. La vie est trop courte pour se la gâcher soi-même. (Et si la petite voix c'est quelqu'un, évitez quand même le poing dans la figure même si parfois certaines personnes le méritent amplement).
Et si vous voulez faire des chorés
faites les. Après, il faut juste savoir être honnête avec soi-même
et ne pas prétendre ce qu'on est pas. J'en suis à ma vingtième année de
danse (je ne compte pas les 2x2 ans durant lesquels j'ai arrêté),
je pense que j'ai quand même le droit de dire que je suis danseuse. Mais je ne suis pas professionnelle car je n'ai pas le niveau et ce
n'est pas mon métier. Mais je suis quand même une danseuse, car
j'aime cet art et le pratique parce que j'en ai besoin pour
m'exprimer. Et même après le premier cours, voir même en apprenant
en autodidacte, on est danseur(se) et on est en droit de créer.
C'est juste qu'être pro, c'est une autre histoire.
Et je finirais par cette phrase que
Djeynee m'avait écrite sur un forum suite à un de mes moments de
questionnement existentiel pourri : « Si tu veux danser
danses ». En gros : agis et arrêtes de te poser des questions
existentielles bizarres!
Sur ce, je vous laisse avec la vidéo
d'une fille que j'aime beaucoup et qui illustre parfaitement mes
dialogues avec « la ptite voix sournoise et négative »
dans ma tête (Et je vous conseille ses autres vidéos car elles sont quand même bien marrantes!).
Je vous dis donc à bientôt … ou à
dans 6 mois …. ou à dans 1 an …. voir plus, vu ma régularité
d'écriture sur ce blog. Je vous bisouilles !